Extrême-Orient > Poils, plumes, pétales, etc.
L'Asie du Sud-Est stricto sensu offre une certaine homogénéité de ses écosystèmes, due à une extension géographique presque entièrement comprise entre les tropiques. Cette zone climatique, soumise à de fortes températures et au rythme immuable des moussons qui font alterner saisons sèches et humides, a engendré la formation d'un couvert forestier de type pluvial sur la majeure partie des espaces continentaux et insulaires.
Toutefois, la présence de chaînes de montagne ou l'exposition à certains phénomènes climatiques locaux, sans négliger l'impact anthropique, ont ménagé ici et là quelques enclaves écosystémiques singulières – ainsi les hauts-plateaux du Centre Vietnam, la plaine centrale du Myanmar ou les lambeaux de steppe qui jalonnent l'archipel indonésien. Sans oublier les très hauts reliefs himalayens qui bordent le nord de la région.
Le monde végétal et animal n'est pas davantage uniforme, et s'articule même en deux écozones fortement dissemblables, scindés par la mythique Ligne Wallace. Cette démarcation biologique vieille de vingt mille ans, héritée de la dernière ère glaciaire, se faufile entre Bornéo et Célèbes, puis Bali et Lombok, et délimite le monde indomalais, continental, à l'ouest et le monde australasien, océanien, à l'est – deux univers qui n'ont que peu d'espèces en commun malgré leur foisonnement.
Hélas, cette richesse naturelle est aujourd'hui gravement menacée en maints endroits, en raison principalement des déforestations excessives qui frappent notamment les grandes îles de la Sonde ou les hauts-plateaux du Vietnam, à quoi s'ajoute l'extermination cynégétique de nombreuses espèces jugées propices aux pharmacopées traditionnelles de sociétés humaines surpeuplées – ainsi le rhinocéros de Java ou l'Ours noir à collier. L'heure est à la prise de conscience, urgente.